Le service de santé sexuelle du centre hospitalier de Lunéville s’est penché sur un sujet tabou : la santé sexuelle des personnes en situation de handicap mental. Le service a répondu à un appel à projets lancé par la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA) Grand-Est, une instance consultative de démocratie en santé qui contribue à définir et à mettre en œuvre la politique régionale de santé.

 « Nous avions déjà constaté plusieurs difficultés en recevant et écoutant les gens individuellement dans notre service », explique Anne Strack, psychologue et sexologue. « Ce projet a été co-construit avec le Carrefour d’Accompagnement Public Social, la Croix-Rouge, l’OHS Lorraine, l’AEIM-Adapei 54 ». Après plusieurs mois d’échanges avec des professionnels, des usagers et des parents dans différentes institutions du territoire lunévillois, l’équipe a pu analyser les résultats. Ces derniers ont été présentés lors d’un colloque organisé ce mercredi 22 juin dans la salle du Réservoir.

Son projet a permis de mettre en lumière plusieurs besoins et d’élaborer une charte pour améliorer l’accès.

Intimité limitée, manque d’éducation à la sexualité, désaccord entre les professionnels sur la conduite à tenir, violences sexuelles difficilement prises en charge, impact des réseaux sociaux, questionnement sur la parentalité… L’étude menée a permis de pointer du doigt des fausses croyances, des problèmes mais, surtout, de mettre en lumière des besoins. « La sexualité, cela fait partie de nous », souligne le docteur Sébastien Doerper, chef du service de santé sexuelle. Handicap ou pas, chacun à le droit à une vie affective et sexuelle. « Il y a du boulot mais c’est en train de bouger. Nous avons une grande mission ensemble », appuie le professionnel.

Pour concrétiser cette grande mission, une charte a été établie. Droit à une sexualité sûre et source de bien-être, respect d’autrui, actions de sensibilisation à la vie affective et sexuelle, création d’un référentiel de repérage des violences sexuelles… Présentée lors du colloque, cette charte intitulée « Vie intime, affective et sexuelle des personnes en situation de handicap » a été signée par les directeurs des associations et établissements partenaires de ce projet. Un bel engagement pour aider à briser les tabous.

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