L’exposition H résulte et résume des actions pour Octobre Rose menées au sein du GHEMM grâce à des partenariats de qualité. L'objectif d'Octobre Rose est de sensibiliser et d'inciter le plus grand nombre au dépistage du cancer du Sein et de faire connaître les possibilités de suivi et d'accompagnement lorsque la maladie est avérée. Au Centre Hospitalier de Lunéville, l'encadrement soignant, les infirmières d'annonce et l'équipe du Parcours Sein ont souhaité faire connaître les acteurs de la prise en soins - parcours de soins entre le CHL et l'Institut de Cancérologie de Lorraine créé en 2016.
Parallèlement, le photographe social et portraitiste, Gilles BETTKER, a proposé une action art-thérapie à 7 patients qui ont traversé cette épreuve. Un livret d'accompagnement dans lequel les 7 participants relatent leur histoire et expérience sera prochainement édité et remis aux patients du Parcours Sein. Ces portraits ont été exposés dans la galerie du Cloître du CHL. Des espaces de sensibilisation aménagés par les résidents des EHPAD du GHEMM et leur animateurs ont fleuris sur tous les sites du Groupe Hospitalier permettant de rappeler aux agents et aux visiteurs les modalités de dépistage.
Cette belle synergie a été possible grâce à la confiance des patients, au travail des équipes d'encadrement, soignante et technique du CHL ainsi qu'à la générosité des partenaires du projet, le Zonta Club, Studio GB Factory, Ortec Soleo, AB Store Enseigne, BS Graphisme, Cora, la Mairie de Dombasle-sur-Meurthe et la Ligue contre le Cancer. La présence des équipes du Parcours Sein lors des Foulées Lunévilloises à Lunéville, le 10 octobre et de Dombasl'Rose, le 3 octobre, a été appréciée par les participants.
La forêt, les arbres et les champignons illustrent la magie de la terre et le mystère de la nature pour Thierry B.
A l’été 2016, il découvre son cancer du sein à 50 ans
« Titite mon chat avec qui je suis très fusionnel m’a griffé le mamelon droit à l’heure habituelle de notre sieste puis elle s’est sauvait. Elle a attiré mon attention sur cette partie de mon corps que je ne regardais pas souvent. Jacqueline, la femme de ma vie et la maman de mes deux enfants est soignante, elle a constaté la grosse asymétrie de tailles de mes tétons.
Après une mammographie au centre hospitalier de Lunéville, j’ai reçu un courrier indiquant que moi, Monsieur BELLING, j’avais rendez-vous au service gynécologie… Le médecin de l’ICL m’a appris que le gonflement des glandes mammaires du côté droite était un cancer du sein.
Ma santé m’a joué quelques tours, ce n’est pas la première épreuve que je traverse… Mon livre audio « Belette54 : Ma vie et les morilles » disponible sur Youtube, fait partie de mes thérapeutiques. Si tout va bien, c’est ma dernière année d’hormonothérapie.
Quand on se trouve une passion, on a le moral et quand on a le moral, la guérison c'est une question de temps. »
L’association mène des actions culturelles visant à ouvrir l’hôpital sur la ville en invitant les habitants à (re)découvrir son histoire. L’association participe aux journées européennes du patrimoine en adaptant les visites proposées aux thèmes nationaux.
Les expositions d’objets anciens relatent l’histoire médicale, militaire et religieuse de l’établissement en mettent en lumière les grands noms de la médecine lunévilloise. L’équipe de bénévoles a entrepris l’embellissement du Cloître.
Plus qu’un simple lieu de passage, il est désormais nettoyé et aménagé, accueillant et ressourçant.
Des actions telles que l’Arbre de Noël participatif et prochainement l’installation d’une armoire à livres illustrent leur volonté et leur créativité pour qu’il devienne un espace convivial.
L’organisation notamment d’un atelier écriture de poème dans le cadre des actions octobre rose et leur exposition au sein du Cloître en est une autre. Ils n’ont pas de limites et de nombreux projets en cours leur philosophie « être sérieux sans se prendre au sérieux » reflet leur esprit d’ouverture.
Vous ne connaissez peut-être pas personnellement Cyrielle K. et pourtant vous avez entendu parler de l’histoire de cette jeune maman.
En septembre 2018, le verdict tombe, c’est un cancer triple positif alors qu’elle a seulement 30 ans.
« Le cancer du sein est plus agressif chez « les jeunes » car les cellules se reproduisent très rapidement. Je ne savais pas qu’il existait plusieurs sous type de cancer du sein, je l’ai découvert au moment de mon diagnostic. C’était quelques mois après avoir mis au monde mon second fils que j’ai senti une grosseur au niveau de mon sein…. Mon combat a commencé à ce moment car je veux voir mes enfants grandir.
Mes premiers soins ont pris fin en mars 2019. J'ai eu un doute... J’ai demandé des examens avant de me faire retirer la chambre implantable qui permet l’administration de la chimiothérapie. Le 31 décembre 2019 restera gravé dans ma mémoire, mon oncologue m’a annoncé un cancer du sein métastatique.
Mon cancer ne répondant pas aux hormones, je n’ai pas bénéficier d’hormonothérapie et il a fait une récidive courant 2020. J’ai reçu des soins d’immunothérapie et de chimiothérapie qui ont fonctionné, environ 3 mois, puis les protocoles en France ont changé. L’immunothérapie n’était plus prescrite pour les cancers « triple positif » comme le mien. J’ai réalisé des tests pour rejoindre un essai clinique mais mon cancer n’était pas assez important…
En octobre 2020, j’ai lancé une cagnotte en ligne afin de financer un traitement d’immunothérapie et notamment une vaccination peptidique en Allemagne. Les gens se sont mobilisés et je les en remercie infiniment. Mon médecin l’a couplé à des séances de chimiothérapie qui été effectuées en France. Heureusement que mes parents, mon mari et mon fils aîné étaient et sont très présents.
La rémission n’a pas duré longtemps entre février et mai 2021. C’est difficile de garder le moral après chaque mauvaise nouvelle mais je trouve ma force auprès des miens. Nous avons démarché un laboratoire pharmaceutique en capitalisant sur les résultats encourageant de l’immunothérapie allemande et dernièrement ils m’ont offert le traitement. Je me battrai toujours pour mes enfants.
Ce cancer, il a un impact sur ma vie de famille, sur ma vie sociale et de soignante puisque je ne peux plus travailler. Il atteint l’image qu’on a de soi, en tant que femme. Je vis avec et j’ai appris à vivre différemment.
En conclusion, je voudrais vous dire que le cancer du sein peut toucher tout le monde et à tous âges. L’hérédité n’est pas une condition et selon le diagnostic, il ne se soigne pas toujours bien car les traitements ne sont pas toujours assez efficaces. Faire vous confiance car vous connaissez votre corps et alertez votre médecin dès que vous sentez une gêne. »
Brigitte G. a appris qu’elle était atteinte d’un cancer du sein pendant la pandémie.
En février 2020, on lui diagnostique un cancer à 60 ans.
« Vous savez, cette crise sanitaire n’a pas aidé dans la guérison de mon cancer. Aujourd’hui, je me sens mieux psychologiquement mais j'en garde un souvenir amer.
Je n'avais pas de suivi gynécologique régulier mais je me suis rendue à la mammographie comme je l'avais déjà fait dans le passé. Je ne m'attendais pas à découvrir un cancer de stade 2 au niveau de mon sein gauche.
J'ai deux tantes paternelles qui ont eu un cancer du sein mais cela a été très difficile pour moi. J'ai dû réfléchir à toutes les décisions concernant mon traitement et réaliser les examens toute seule. À cause de la pandémie, personne ne pouvait m’accompagner, mon mari devait m’attendre dans la voiture sur le parking pour tous mes rendez-vous et c’est probablement le plus compliqué à accepter.
Il n’y a pas de bonne période pour tomber malade et je vous assure qu’en période de crise sanitaire c’était d’autant plus compliqué… J’ai dû faire les examens et suivre les traitements toute seule, sans personne pour me soutenir. Aussi, je ne pouvais pas consulter les spécialistes quand cela m’était nécessaire.
L'accompagnement durant la radiothérapie (une séance par semaine) a été compliqué. J’ai fait des réactions aux traitements, on m’avait donné un numéro de téléphone à appeler à l'ICL en cas de besoin. Ce que j’ai fait. Cependant les médecins étaient difficilement joignables, probablement surchargés de travail et préoccupés par les réorganisations... J’ai eu le sentiment que ce n’était pas leur priorité, j'étais livrée à moi-même. Mes malaises ont inquiété ma famille, mon mari qui était présent à mes côtés et mes enfants qui ne pouvaient même pas me rendre visite.
En lien avec mon médecin traitant, j'ai été transférée à l'ICL. Ces effets secondaires sont très rares c'est pourquoi les médecins n'avaient pas de réponse lors de mes appels. L'équipe qui m'a pris en charge a été super, aussi chaleureuse que rassurante. Je n'ai pas de traitement d'hormonothérapie et je serais suivi à l'ICL pour les deux premières années. »
A l’annonce de son cancer, Marie-Claire C., a eu l’impression que le monde s’effondrait.
En novembre 2017, elle a 58 ans, sa fille unique est enceinte de son second enfant et elle découvre son cancer.
« Alors que j’allais au lit, j’ai vu une ombre sur ma poitrine. J’ai d’abord pensé que c’était un bleu mais en touchant c’était une boule… L’annonce du cancer... c’est flippant.
Je me souviens que j’ai eu très peur de ne jamais connaître ma petite fille et d’abandonner ma famille. Je suis soignante à Lunéville et je savais que je serais entre de bonnes mains en choisissant le Parcours Sein pour ma prise en charge. J'ai été diagnostiquée au CHL, opérée à l'ICL pour retirer les tumeurs et la chaîne ganglionnaire puis la chimiothérapie (en musique) c'était en ambulatoire au CHL ?. Le Dr Buhler et le Dr Pierson, Emilie du dispositif d’annonce, Sandrine et Catherine durant ma chimiothérapie, m’ont énormément rassurée.
Certaines personnes pourraient être gênée d’être soignée par des personnes qu’ils connaissent ou avec qui elles travaillent mais moi au contraire ça m’a rassurée. Je leur faisais pleinement confiance car je connaissais la qualité de leurs soins pour avoir travaillé à leur côté.
Ma sœur a fait un cancer du sein avant moi, actuellement elle est en rémission. Pour ma part, j'ai 62 ans et je suis un traitement d’hormonothérapie, c’est un cachet à prendre quotidiennement qui évite les récidives. Je prends également des vitamines D pour contrer les effets secondaires. La radiothérapie m'avait fait perdre mes cheveux mais ils ont repoussé.
Brigitte GESTLE qui fait également partie de ce projet et avec qui j'avais travaillé m'avait contactée sur les réseaux sociaux lorsqu'elle a découvert son cancer. Nous avons échangé sur cette étape de la vie que nous devons affronter. Je pense qu'il est important de pouvoir en parler avec des personnes qui l'ont vécu. On sous-estime trop souvent les bienfaits apportés par la parole.
Mon message est le suivant, ne retardez pas votre dépistage. »
Cecile W. est une femme active et dynamique, entrepreneuse dans l'âme.
Elle découvre son cancer et celui de sa maman.
« J'ai découvert ces cancers. Il faut que je sois honnête, c'était une période de ma vie où je n'avais plus d'envie. On a tous des moments comme celui-là. L'annonce de mon cancer, je l'ai vécu comme un véritable coup de chance. J'étais presque heureuse car il a donné un sens à ma vie. Inconsciemment, je pense que j'avais besoin d'une épreuve, d'un combat et d'une potentielle belle victoire pour me sentir vivante.
J'ai toujours voulu me raser la tête depuis très jeune. La vie m'a donné une raison d'oser. J'ai ouvert une boutique d'accessoires en …. et je disposai donc de tous les foulards, sacs, boucles d'oreilles pour démontrer que même malade une femme peut prendre soin d'elle et avoir du style.
Les médecins connaissent bien leurs protocoles, ils vous annoncent tout ce qui va se passer. Bien que j'aie devancé la perte de cheveux leur pronostique était exacte, à la troisième semaine de radiothérapie tout est tombé. Je ne vous cache pas que j'ai regardé beaucoup de tuto maquillage et que je ne me suis jamais autant maquillé. J'ai testé des choses que je n'aurai jamais pensé. L'objectif était de rester femme et de rester une belle femme.
En ce moment, je m’interroge sur la reconstruction. J'ai consulté un chirurgien esthétique mais je me renseigne également sur les tatouages post-cancer pour embellir ma cicatrice.
J'ai suivi mon traitement avec ma maman. Elle avait un cancer du foie. On se donnait de la force mutuellement mais ça n'a pas suffi. Elle nous a quitté. C'est difficile pour moi de dire que j'ai gagné ce combat car je pense à elle...
Cette année là, ma famille a dû affronter deux cancers, un en rémission à ce jour et un mortel. J'aurai souhaité pouvoir en parler avec un professionnel. J'aurai souhaité que mon papa puisse en parler également. Nous avons souffert et nous souffrons encore de la perte de ma maman et de la guérison de mon cancer. »