Dr Pierre JACQUOT,
Médecin Généraliste libéral
à Chanteheux
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Parlez-nous de la collaboration ville-hôpital ?
La collaboration est née d’une volonté bilatérale entre hospitaliers et indépendants. Conscients du fait que l’hôpital allait avoir besoin de renfort et que les libéraux, isolés dans leur cabinet allaient rencontrer de grandes difficultés. Grâce à un partenariat privé-public, nous avons pu mettre en place et structurer l’aide à la population Lunévilloise très rapidement. Lors de la première réunion, début mars, l’envie de chacun d’agir dans l’intérêt des patients a fait naître une synergie. Ensuite et ensemble, nous avons installé un Poste Médical Avancé devant le hall de l’hôpital de Lunéville (tente fournie par le SDIS 54). Par l’intermédiaire du Docteur Catherine BERNARD, Présidente de la Maison des Réseaux de Santé de Lunéville, des infirmières de la structure sont venues aider. Toutes les deux heures, les duos composés d’une infirmière et d’un médecin généraliste ou spécialiste se relayaient.
Les médecins coordonnateurs des EHPAD Stanislas et Saint-Charles, les docteurs Véronique BOLZER et Christian LAVIALLE la chef de Pôle Gériatrie du CHL, le docteur Marie-Agnès WELFRINGER ont pris contact avec les médecins libéraux et ont été très à l’écoute de nos sentiments et de nos recommandations concernant nos patients respectifs.
Comment cette force collective s’est-elle organisée ?
A l’initiative des Docteurs Anne Sandrine PILLUT, médecin généraliste à Lunéville et Sébastien TRETOU, chirurgien digestif à la linique Louis Pasteur à Essey-lès-Nancy, un groupe WHATSAPP intitulé « COVID54 » a été créé.
Il est le reflet de l’ambiance conviviale et de la solidarité qui règne sur Lunéville et ses alentours. Il a permis de fédérer une grande majorité des personnels de santé du secteur et d’échanger des données.
Les retours d’expériences et les problématiques remontées par les uns et les autres en temps réel, nous ont vite permis de faire des rapprochements et d’isoler des symptômes communs, avant même que la presse en parle.
En conclusion ?
La crise a été maîtrisée, mais sans l’appui des uns et des autres, nous ne n’y serions pas arrivés. Tout cela donne envie de développer cette collaboration intéressante public-privé. Cette période m’a permis de mettre des visages sur les courriers que je recevais des urgences, par exemple. Avec ce virus, nos pratiques ont et vont évoluer. Concernant le matériel, nous avons appris… A l’avenir, tous les professionnels, j’en suis sûr, s’assureront d’avoir une boite d’avance. D’ailleurs, je remercie les donateurs.